Contre des futures fosses communes au Nord-Kivu

Pendant que Kinshasa se prépare à couronner le nouveau président, et que les uns et les autres sont entrain de se positionner pour des postes ministériels, les Nord-kivutiens continuent à se battre vaillamment pour éviter à cette belle région de sombrer sous l’hégémonisme des Tutsis. Et naturellement beaucoup d’entre eux se font tuer en combattant.

C’est au cours d’une de ces batailles que le capitaine Isaac vient d'être tué, sur le front de Kikuku, par les forces ennemies dirigées par 2 tutsi de Jomba ( Mboneza et André).

Isaac, comme d'autres, a combattu avec ardeur parce qu’il se souvenait de Bunagana, de Jomba, de Kakoro, de Mugogo, de Mabenga, de Nyongera, et de beaucoup d’autres lieux où des hutus du Nord-kivu ont été sauvagement massacrés.Massacrés et enterrés dans des fosses communes. Mboneza et André l’ont tué, mais ils n’ont pas tué tous les hutus du Nord-Kivu.

Même leurs sinistres prédécesseurs n’ont pas réussi l’extermination qu’ils avaient envisagée. Parmi ces prédécesseurs, l’histoire retiendra notamment ceux qui ont rempli les fosses communes, lesquels fosses finiront par s’ouvrir. Même celles dont les cadavres ont été exhumés s’ouvriront..
Et quand ces fosses s’ouvriront, les morts qui en sortiront citeront tout haut (parmi beaucoup d’autres) les Kanyamihigo, Thomas Buregeya, Dunia Alphonse et Kanyamihogo, Kasasira, Mayogi François, Munyarubega Kafupi, Claude Michel Musomerwa, Munyamariza, Karekezi Rubuzizi André;, Ndeze Patrick, etc….

Personne n’a le droit d’oublier. Mais surtout personne n’a le droit de rester les bras croisés. Il est temps que les tutsis congolais comprennent que la cohabitation suppose le partage équitable du territoire et de ses richesses, et non pas l’appropriation. Ils n’aboutiront jamais à rien tant qu’ils n’auront pas renoncé à leur esprit hégémonique.