vendredi 29 décembre 2006
Kabila aurait-il peur de Nkunda?
Nord-Kivu: Le dissident Nkunda envoie la population de Jomba en exode.
Comme en 1996, la population de Jomba est encore contrainte à l'exode suite aux combats imposés par le sieur Nkunda depuis ce mercredi 27 décembre dans cette contrée.
Selon les communications téléphoniques reçues de Goma, la population a préféré fuir vers l'Uganda au lieu de cohabiter avec les hommes de Nkunda qui occupent notamment le prebystère de la paroisse depuis la suspension des combats ce jeudi 28 décembre. Cette masse de personnes rejoint ainsi dans l'exode ceux qui avaient déjà fuit les précédents combats. Plusieurs milliers s'agglutinent à Kisoro, ville frontalière de l'Uganda, pendant que beaucoup d'autres déplacés ont été amenés par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies dans les camps de réfugiés de Nakivale et Nasile en Ouganda. Mais là aussi, selon nos informations, ils passent la nuit à la belle étoile, la pluie les menace et les maigres biens qu'ils ont réussi à emporter avec eux sont entassés au bord de la route.
Si comme le prétend Nkunda la population lui faisait confiance, elle ne se serait pas enfui. A contrario, une partie de cette population avait regagné les villages après que l'armée loyale eut réussi à déloger Nkunda lors des combats précédents. D'ailleurs, à en croire les observateurs, personne ne s'explique comment ces forces loyales ont abandonné Jomba après avoir infligé des pertes sérieuses aux hommes de Nkunda dans le marais de Kamira où les combats les plus atroces se sont déroulé. Certains craignent qu'il s'agisse là d'un ordre de repli venu d'un niveau supérieur. Ce ne serait pas surprenant dans la mesure où des ordres de repli ont chaque fois étaient donné dans le passé chaque fois que les forces loyales semblaient prendre le dessus. Ces interrogations ont amené la population de Rutshuru à manifester très massivement ce matin du 29 décempbre, manifestation dispersée par les forces de la MONUC qui n'ont pas hésiter à foncer dans la foule avec des chars. C'est à se demander qui a intérêt à faire perdurer la terreur de Nkunda.
mercredi 27 décembre 2006
La justification du courrou du gourou Nkunda
mardi 19 décembre 2006
Le cynisme du dissident NKUNDA
samedi 9 décembre 2006
Nord-Kivu: Duplicité et confusion semées par les Tutsi
La guerre est loin de s'arrêter au Nord-Kivu, où les combats pour essayer de neutraliser le sieur Nkunda continuent à semer la désolation . Comme toujours, c'est la même poignée des Tutsi du Nord-Kivu, s’abritant sous le terme confus et globalisant de " rwandophones " , qui concocte et dirige les combats. Ils ont inventé cette nouvelle tribu il y a à peine deux ans, comme en 1966 ils avaient inventé la tribu Banyamulenge, mais cette fois en coalisant avec les Tutsi du Sud-Kivu, du Rwanda, du Burundi et de l'Uganda.
mercredi 6 décembre 2006
Les fauteurs de troubles à l’Est sont des ennemis du Peuple et du développement.
En ce qui concerne la sécurité de l’Etat, il a ajouté qu’il souhaitait rassure les Congolaises et Congolais de sa ferme volonté d’éradiquer toute forme d’insécurité et de terrorisme et estimé, à cet égard, que ce qui se passe actuellement à l’Est du pays, avec les bandes armées qui n’ont pas encore compris que ce temps est révolu, serait sa préoccupation principale. Il a affirmé une autre évidence, celle du lien indissociable entre la sécurité et le développement, rappelant qu’ aucun développement n’était possible dans un contexte d’insécurité permanente. Nous souhaitons ajouter que non seulement l’insécurité empêche le développement, mais pire elle engendre le sous-développement.
Le premier ministre du Rwanda, qui était présent à votre investiture, et a donc suivi votre discours, a certainement noté votre promesse de doter l’armée de tous les moyens nécessaires pour lui permettre de sécuriser la population. Tout comme il aura noté que, en matière diplomatique, le Congo allait privilégier les relations de bon voisinage et de cohabitation pacifique entre notre pays et les Etats qui l’entourent.
La sécurisation de l’Est du pays et les relations de bon voisinage ne seront jamais possibles si le Rwanda ne s’engage pas à ne plus soutenir les congolais tutsis qui choisissent la déstabilisation du pays en lieu et place de négociations internes. Elles ne seront pas possibles non plus si le même Rwanda ne crée pas les conditions permettant à ses ressortissants de retourner chez eux.
Si vous ne commencez pas votre mandat par la résolution de cet épineux problème, le peuple du Nord-Kivu cessera de croire en vous.
Agissez donc Monsieur le président, vous en avez la légitimité maintenant.
mardi 5 décembre 2006
Fête à Kinshasa, amertume à Goma
A Kinshasa on prépare la fête, pendant qu’à Goma on digère l’amertume. Gagnant du 2ème tour des élections présidentielles au Congo-Kinshasa, organisé le 29 octobre 2006, Kabila Joseph prête serment ce 6 décembre à Kinshasa. Il a gagné cette élection grâce à la population de l’Est du Congo qui l’a véritablement plébiscité, lui accordant plus de 90% des voix. Elle voyait en lui le pacificateur.
Hélàs, cette population déchante déjà avant même la prestation de serment. En effet, depuis samedi 25 novembre, des affrontements font rage dans la province du Nord Kivu. Selon Médecins Sans Frontières, entre 15.000 et 20.000 personnes ont été, ces derniers jours, déplacées par les combats. Et malgré les négociations secrètes, conduites notamment par Joseph Kabila qui était à Goma ce jeudi 30 novembre, des combats violents se sont poursuivis à Nyanzale, près de Rutshuru. Ce matin du 5 novembre, c’est à Bunagana que d’autres combats sont signalés. La ville de Bunagana, située à la frontière avec l’Uganda et le Rwanda, les deux principaux soutiens des Tutsis qui contestent le pouvoir de Kinshasa est ainsi attaquée une troisième fois.
L’indifférence des médias se comprendrait si ces combats n’opposaient que des forces armées entre elles. Or comme on le sait, c’est toujours la population civile qui paie un très lourd tribut : déplacements massifs, exactions, viols de femmes, assassinats ciblés des leaders d’opinion. Ne pas dénoncer ces violences constituent une complicité de crime contre l’humanité.Les combats actuels sont dirigés, comme les deux précédents (d’abord Kanyabayonga en décembre 2004, ensuite Rutshuru en janvier 2006) par le général déchu Nkundabatware. La déchéance de ce général et la délivrance d’un mandat d’arrêt international à son encontre avait été consécutives à l’attaque qu’il avait mené à Bukavu, en mai-juin 2004, en appui à son frère d’armes tutsi, le colonel Mutebusi.
Il justifie ses combats par la nécessité de protéger ses frères tutsis qui, minoritaires, seraient toujours victimes d’exactions de toute sorte de la part des autres tribus du Kivu ainsi que du pouvoir de Kinshasa. Afin de se donner une plus large assise, il a créé le concept de Rwandophonie englobant les tutsi et les hutu congolais qui devraient, selon lui, mener le même combat. Les hutus congolais qui ne partagent pas cette analyse sont systématiquement traités de Interahamwe ou génocidaire, en référence au génocide du Rwanda. Ainsi, par peur de liquidation physique, quelques militaires hutus congolais qui relevaient de son commandement l’ont suivi dans la rébellion. Ce n’est qu’au fur et à mesure que les plus vaillants d’entre eux se sont afranchi de la peur et ont choisi de rejoindre le camp loyaliste.
Au grand étonnement de la plupart des observateurs, ces militaires hutu congolais qui ont rejoint les forces loyalistes sont progressivement relevé de leur commandement alors qu’ils étaient entrain de repousser les mutins de Nkundabatware dans leurs deniers retranchements. Ces mêmes observateurs relèvent que déjà à Bukavu, le général Mbuza Mabe a été relevé de son commandement après avoir défait Nkundabatware et Mutebusi. Ils notent aussi que lors de l’attaque de Rutshuru, le colonel Kasikila, qui commandait la place, a été relevé de ses fonctions pendant qu’il essayait d’organiser la risposte.
Ces déchéances d’officiers gagnants étonnent plus d’un observateur.
Ces déchéances tendraient à accréditer la thèse selon laquelle Joseph Kabila est loin d’être maître du jeu à l’Est du Congo. Les ficelles continueraient à être toujours tirés par le Rwanda qui, à chaque échéance congolaise importante, organise une attaque du territoire pour pouvoir peser sur les choix faits à kinshasa. L’enjeu actuel est la composition du gouvernement, et la nécessité d’y inclure des tutsi malgré leur défaite aux élections.
Faut-il que la population continue à payer l’appétit glouton des seigneurs de guerre ?
La diaspora des Hutu congolais
lundi 4 décembre 2006
Mbuza Mabe et Colonel Mayanya : Même sort ?
On sait que le général Mbuza Mabe, alors commandant de la région militaire de Bukavu, a été muté pour un centre de formation juste après avoir réussi à donner une leçon au rebelle Mutebusi, appuyé déjà à l’époque par Nkunda. Est-ce la même logique qui pousse le Président Kabila à changer « les équipes gagnantes ». Pourtant les combats ne sont pas encore terminés. Sous d’autres cieux, on ne change pas « l’équipe qui gagne ». On n’aurait donc pas dû changer le commandement de cette vaillante brigade.
A moins que le Président Kabila se croit obligé de répondre aux injonctions de son ministre de la défense Tharcisse habarugira
Les hutus du Nord-Kivu continuent à s’interroger
Chassé donc par les électeurs, Monsieur Ruberwa reviendrait au pouvoir au nom de la concorde nationale. Je ne connais pas Monsieur Ruberwa et je n’ai aucune raison particulière de penser qu’il ne mérite pas de survivre à la transition. Ce serait injuste de l’écarter, lui, si de toute évidence ce sont les mêmes acteurs de la transition d’hier qui se re-partagent les cartes de l’après-transition.
Cette logique de ménager les sensibilités voudraient donc que demain nous ayons au gouvernement deux autres tutsi en plus de Ruberwa. En effet, le gouvernement actuel compte, en plus du vice-président Ruberwa les deux tutsi ci-après :
- Tharcisse Habarugira: Ministre de la défense
- Moise Nyarugabo: Ministre de l'économie.
Si chaque chaque ethnie de la RDC se définit en « sensibilité », le futur premier ministre devra créer au moins 600 portefeuilles ministériels. Ne parlons pas de poste de PDG et autres généraux. Pour cette seule dernière catégorie, les tutsis comptent 7 généraux dont paradoxalement 2 en rébellion. Vive l’armée de demain composée uniquement d’officiers supérieurs et commandée par plus de 2000 généraux !!!!!
Le hic, ce qu’il faudra, dans cinq ans, expliquer au petit peuple l’utilité des élections. Et dès demain, expliquer aux élus pourquoi on leur a préféré les battus.
Et tant que nous y sommes, pourquoi ne nomme-t-on pas Bemba premier ministre ?
vendredi 1 décembre 2006
Que va faire Kabila au Nord-Kivu ?
Monsieur le Président,
Vous vous honorez, enfin, en rendant visite à la population martyrisée du Nord-Kivu, spécialement à celle de Sake. Cette population, prise en otage depuis plusieurs mois par Nkunda, vous a élu parce que elle a cru en votre message de pacificateur. Cette population, et plus particulièrement les bahutu du Nord-Kivu, attend que vous mettiez tout en oeuvre pour honorer votre promesse le plus rapidement possible, et ce quel qu’en soit le prix. Car en effet, aucun prix ne vaut le sang des innocents.
Si les bahutu du Nord-Kivu se singularisent, c’est parce que ils en ont assez :
Assez d’être confondus avec les ennemis de la paix et de la cohabitation harmonieuse qui essaient de forger une nouvelle ethnie rwandophone ;
Assez de voir ses jeunes désoeuvrés répondre aux sirènes de Nkunda. Même si Nkunda recrute dans toutes les ethnies, il est particulièrement odieux d’imaginer qu’un jeune hutu puisse combattre dans ses rangs ;
Assez de se faire traiter d’Interahamwe par les confusionnistes qui, à la moindre occasion, recourent à la technique de victimisation.
Vous rencontrerez certainement la barzza intercommunautaire qui s’est rendue à Masisi ce jeudi 30 novembre pour tenir langue avec NKUNDA. Sans doute aussi que vous avez des contacts très poussés avec les parrains de Nkunda. Aux uns et autres, il faut faire comprendre que Nkunda ne peut pas prétendre lutter pour la libération du peuple tout en le maintenant en otage. Il faut faire comprendre que Nkunda ne peut pas réclamer une chose et son contraire.
Nkunda, comme tout autre citoyen a le droit de réclamer la protection nationale de tout individu, mais pas une protection uniquement pour les seuls tutsis. Nkunda ne peut pas réclamer une enquête devant établir les responsabilités dans les tueries à l’école des officiers de Kamina, à Kinshasa et Kisangani en 1998, à Bukavu, Bushaku et Gatumba, plus récemment, et éluder en même temps les massacres perpétrés par les siens en 1996, notamment sur les populations hutu de Jomba, Rutshuru, Bunagana, Busanza, etc…
Nkunda ne peut pas réclamer une amnistie qui doit s’appliquer de manière impersonnelle ainsi que l’annulation des mandats d’arrêt internationaux, mais exiger que cette amnistie exclue ceux qui auraient été mêlés à des tueries des tutsi.
Nkunda a parfaitement raison de vous exiger l’éradication de toute présence sur le territoire national des groupes armés étrangers et de condamner quelconque les recrute à son service. Ceux-ci comprennent, je suppose, les éléments de l’armée rwandaise qui le soutiennent, pour ne pas dire le Rwanda officiel. Ils comprennent aussi les dénommés interahamwe et autres FDLR que le RCD et le Rwanda étaient censés chasser du territoire congolais depuis 1998 ! ! !. Le simple citoyen se pose la question de savoir qui instrumentalise ces interahamwe et autres FDLR.
Oui pour une politique de concorde nationale. Oui pour une loi d’amnistie, compréhensible après tant d’années de guerre. Mais non pour la déformation de la vérité. Non pour l’amnistie des actes de barbarie. Non pour la protection continuelle de Nkunda. Le peuple est fatigué.