vendredi 29 décembre 2006

Kabila aurait-il peur de Nkunda?

Selon Radio Okapi qui cite des responsables de la 8e région militaire au Nord-Kivu, des ordres auraient été donnés aux militaires des forces armées loyales de ne plus se battre à Jomba contre les rebelles de Nkunda.
Paradoxalement ce n'est pas la première fois que des ordres similaires sont donnés aux combattants de la légalité. On se souviendra en effet que, récemment à Sake, ordre à été donné au colonel Mayanga de ne plus se battre alors qu'il était entrain de défaire les hommes de Nkunda. Il a même été rappelé à Kinshasa. De la même manière, le général Mbuza Mabe avait dû arrêter les combats après qu'il ai pris le dessus sur les rebelles Mutebusi et dumême Nkunda. A Kanyabayonga les affrontements s'étaient terminés dans des circonstances identiques. C'est à se demander si Kabila a peur de régler le cas Nkunda qui persite dans son refus de la légalité.
Sur le terrain à Jomba, les observateurs ne comprennent pas pourquoi les FADRC ont abandonné leurs positions après avoir infligé des pertes lourdes aux hommes de Nkunda dans le marais de Kamira situé à 3 km de la paroisse. Les forces loyales se sont maintenant retirés du côté de Kabindi à environ 5 km de la paroisse, dont les locaux sont occupés par Nkunda. Ils se sont même retirés de la localité de Bunagana qu'ils avaient pourtantreprises aux rebelles il y a quelques semaines.
La population de Rutsthuru, à 20 km de Jomba, qui ne comprend ni ce retrait ni la non intervention de la Monuc a manifesté son mécotentement ce matin du 29 décembre en organisant une marche massive.
Doit-on comprendre que l'ordre de ne pas se battre viendrait de Kinshasa, donc de Kabila qui chercherait à privilégier une solution de realpolitik. Sacrifier la population de Jomba et du Nord-Kivu en particulier au bénéfice de cette sorte de realpolitik est un véritable crime. Plus grave, il s'agit d'un crime non payant, car il est impossible de négocier avec Nkunda. La seule chose qu'il veut en effet, c'est d'obtenir le pouvoir par les armes en foulant au pied la démocratie naissante.

Nord-Kivu: Le dissident Nkunda envoie la population de Jomba en exode.



Comme en 1996, la population de Jomba est encore contrainte à l'exode suite aux combats imposés par le sieur Nkunda depuis ce mercredi 27 décembre dans cette contrée.

Selon les communications téléphoniques reçues de Goma, la population a préféré fuir vers l'Uganda au lieu de cohabiter avec les hommes de Nkunda qui occupent notamment le prebystère de la paroisse depuis la suspension des combats ce jeudi 28 décembre. Cette masse de personnes rejoint ainsi dans l'exode ceux qui avaient déjà fuit les précédents combats. Plusieurs milliers s'agglutinent à Kisoro, ville frontalière de l'Uganda, pendant que beaucoup d'autres déplacés ont été amenés par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies dans les camps de réfugiés de Nakivale et Nasile en Ouganda. Mais là aussi, selon nos informations, ils passent la nuit à la belle étoile, la pluie les menace et les maigres biens qu'ils ont réussi à emporter avec eux sont entassés au bord de la route.

Si comme le prétend Nkunda la population lui faisait confiance, elle ne se serait pas enfui. A contrario, une partie de cette population avait regagné les villages après que l'armée loyale eut réussi à déloger Nkunda lors des combats précédents. D'ailleurs, à en croire les observateurs, personne ne s'explique comment ces forces loyales ont abandonné Jomba après avoir infligé des pertes sérieuses aux hommes de Nkunda dans le marais de Kamira où les combats les plus atroces se sont déroulé. Certains craignent qu'il s'agisse là d'un ordre de repli venu d'un niveau supérieur. Ce ne serait pas surprenant dans la mesure où des ordres de repli ont chaque fois étaient donné dans le passé chaque fois que les forces loyales semblaient prendre le dessus. Ces interrogations ont amené la population de Rutshuru à manifester très massivement ce matin du 29 décempbre, manifestation dispersée par les forces de la MONUC qui n'ont pas hésiter à foncer dans la foule avec des chars. C'est à se demander qui a intérêt à faire perdurer la terreur de Nkunda.

mercredi 27 décembre 2006

La justification du courrou du gourou Nkunda

Le sieur Nkunda continue à déverser son courrou sur la population de Jomba. En ces jours de Noël, il continue à ignorer le message de paix, et, descendant des collines de Gatete où il se terre, il a encore terrorisé les paisibles citoyens ce mercredi 27 décembre. Dans la mesure où son complice, le chef de groupement de Jomba, le sieur Mwambutsa, l'a rejoint dans son maquis, les combats ne peuvent que se poursuivre. En effet, Nkunda ne peut pas imaginer que ce groupement puisse être dirigé par quelq'un qui ne soit pas tutsi. Il s'agit pourtant d'un groupement habité principalement par les hutu. Il était dirigé par Segihobe, un hutu, que la bande à Nkunda a assassinné en 1996, en même temps que la quasi-totalité des chefs coutumiers bantu. Ces chefs coutumiers furent remplacés par des Tutsi.
Il faudra que Nkunda comprenne un jour que le temps d'imposer des chefs par les armes est révolu. Il faudra qu'il comprenne que le pouvoir acquis par les armes ne dure jamais longtemps. Il a pourtant beaucoup de preuves dans l'histoire de ces 10 dernières années en République démocratique du Congo. Lui et ceux qui combattaient avec lui, appuyés par la coalition rwando-ugando-burundaise, ont conquis le pouvoir sur l'ensemble de la République en 1997 en se cachant derrière Mzee Kabila. Leur manque de vision stratégique et leur esprit hégémonique a dressé le peuple contre eux et on sait les conditions dans lesquelles ils furent chassés de Kinshasa.
Se servant une deuxième fois de quelques compatriotes naïfs, ils se sont remis à reconquérir le pays dès Août 1998, en partant de Goma. Même s'ils n'ont pas réussi l'exploit précédent, ils ont pu néanmoins contrôler la moitié du territoire national durant plus de trois ans. Comme Nkunda et ceux qui le soutiennent ne savent vivre qu'en dirigeant et en dominant tous les autres, ils se sont tout approprié dans les zones qu'ils dirigeaient, ne laissant que des miettes et un pouvoir d'apparât aux non tutsi. La conséquence en fut leur rejet par la population dans les territoires dominés.
Même durant la transition, personne ne peut considérer que les tutsi ait été marginalisés dans le partage des responsabilités et des pouvoirs. Ceci ne leur a néanmoins pas permis de se rendre plus crédibles auprès des populations. D'où l'échec cuisant enregistré lors des dernières élections.
Cherchant à obtenir par les armes ce qu'il n'a pas obtenu par les élections, Nkunda est donc résolu à empêcher l'installation et le fonctionnement des nouvelles institutions. Sauf si par des mécanismes contournant les règles constitutionnelles et démocratiques, la majorité actuelle consent à l'intégrer dans ces nouvelles institutions. C'est ça qu'il cherche à négocier.
Nous répétons une fois de plus à Nkunda ainsi qu'à ceux qui lui permettront de bafouer la constitution et la démocratie que le pouvoir obtenu par les armes ne s'exercent pas longtemps.
Qu'il apprenne d'abord à fraterniser, alors il sera inclus dans le système. L'inclusion sera faite par la base, par la popultion, et non par les armes.

mardi 19 décembre 2006

Le cynisme du dissident NKUNDA

Le sieur Nkunda continue à se glorifier de ses conquêtes. De quelles conquêtes s'agit-il? De la terrorisation des paisibles paysans de Jomba, Bunagana, Tshengerero, et autres localités frontalières du Rwanda et de l'Uganda.
Personne n'est dupe: s'il se réfugie aux frontières, c'est pour s'assurer d'un approvisionnement régulier en armes et munitions et pour inciter le Congo à le poursuivre dans ses lieux de retraite tactique, c'est-à-dire au Rwanda et en Uganda. En clair, il veut donner un prétexte facile à Kagame et Museveni d'intervenir ostensiblement au lieu de le faire de manière plus ou moins camouflée.
Et naturellement, ce dissident crie haut et fort qu'il ne demande qu'à négocier. Pour ce faire, il mobilise comme il peut. Un jour il mobilise les prétendus notables hutu et tutsi de Goma pour leur faire lancer un appel à la négociation. Le lendemain, il mobilise les représentants, à Goma, de certains partis pour leur faire lancer le même appel. Mais que faudrait-il négocier au juste?
Dans le mémorandum de son mouvement militaire, il demande à ce que le nouveau Parlement pénalise l'exclusion, le tribalisme, le racisme, la xénophobie et l'atteinte à la cohabitation pacifique entre les ethnies. Il ne se trouve pas un seul congolais qui ne souscrit pas à cette exigence. Mais il faut être de mauvaise foi pour prendre les armes avant même que ce nouveau parlement ne soit installé.
Il demande ensuite que des accords tripartites soient signés pour le retour des réfugiés congolais des pays voisins. On peut supposer que les trois parties concernées sont le Rwanda, le Congo et le Burundi. Il est étonnant que Nkunda n'évoque pas le retour des réfugiés rwandais et burundais dans leur pays respectifs. Dans un cas, il s'agirait de ramener au Congo les tutsis réfugiés à l'extérieur. Cette revendication est légitime. Dans l'autre cas, le Congo devrait-il s'engager à installer chez lui les hutu que le régime rwandais ne veut plus sentir? Ce dissident n'en dit rien.
Nkunda réalise-t-il qu'en poursuivant sa lutté armée, vouée de toute façon à l'échec, il rend le retour au pays des congolais tutsi de plus en plus problématique. En effet, la population martyrisée depuis de nombreuses années assimile de plus en plus tous les tutsi aux combattants de Nkunda. La première condition de cohabitation pacifique entre les ethnies et l'abandon de la lutte armée par Nkunda. Il sait que sans cet abandon, aucun accord, même signé, ne pourra jamais être appliqué.
Nkunda demande ensuite qu'une commission d'enquête indépendante établisse les responsabilités dans les actes de "génocide" commis à l'école des Officiers de Kamina au Katanga, à Kinshasa et Kisangani en 1998 et à Bukavu ainsi qu'à Gatumba. Pour un individu qui prétend prêcher contre la non exclusion, il est tout de même curieux que ses exigences ne porte que sur les faits concernant les tutsi. Les massacres dont les tutsi se rendent coupables depuis 1966 devraient, selon lui, être passés à pertes et profits. Cela est tout simplement non négociable. Même son parrain Kagame qui a longtemps cru pouvoir enterrer le génocide des hutu commence à être rattrapé. Pas seulement par la France. L'Espagne s'y met aussi et d'autres pays suivront, dont j'espère le Congo où Kagame et ses alliés ont causé la mort de plus de trois millions de personnes. C'est vrai que Nkunda était parmi ses acolytes locaux.
Toutes les autres exigences contenues dans ce mémorandum respectent la même logique (on devrait dire illogisme); celle de contenir des contradictions internes, donc irréalisables. Quand Nkunda demande des choses irréalisables, c'est justement pour rendre toute négociation impossible. A moins que les choses à négocier ne se trouvent pas dans ce mémorandum.
Nkunda, assez de sang, dépose tes armes pour la tranquilité de nos pauvres paysans.

samedi 9 décembre 2006

Nord-Kivu: Duplicité et confusion semées par les Tutsi


La guerre est loin de s'arrêter au Nord-Kivu, où les combats pour essayer de neutraliser le sieur Nkunda continuent à semer la désolation . Comme toujours, c'est la même poignée des Tutsi du Nord-Kivu, s’abritant sous le terme confus et globalisant de " rwandophones " , qui concocte et dirige les combats. Ils ont inventé cette nouvelle tribu il y a à peine deux ans, comme en 1966 ils avaient inventé la tribu Banyamulenge, mais cette fois en coalisant avec les Tutsi du Sud-Kivu, du Rwanda, du Burundi et de l'Uganda.
Si l'objectif des Tutsi du Rwanda en 1966 était d'éliminer les réfugiés rwandais, génocidiares ou pas, les tutsi du Zaïre d'alors avait comme objectif d'exterminer tous les leaders hutu du Nord-Kivu, spécialement ceux de Rutshuru. Et aujourd'hui, en dupant certains hutu, ils veulent faire croire que leur objectif est de les protéger en même temps qu'ils protègent les tutsi.
Pour ces tutsi dissidents qui prétendent défendre les populations de la partie sud du Nord-Kivu, tout le monde, excepté eux, est aveugle et cynique. Ils demandent à Kabila d'ordonner un cessez-le-feu aux troupes loyalistes et de négocier avec eux. Avant de formuler cette exigence, les rebelles tutsi devraient savoir que leur dissidence ne peut être tolérée et que tous les arguments qu’ils pourront inventer pour justifier leur geste resteront vains aussi longtemps qu’ils resteront dans leur état des "hors la loi " . Fort heureusement les hutus dupés qui les avaient suivi commencent à les abandonner pour rallier les forces loyalistes. Et le Rwanda, de toute évidence, ne continuera pas à les soutenir indéfiniment comme c'est le cas encore aujourd'hui. Ils finiront par se faire détester de tout le monde.
Les combats actuels s'expliquent par un souci fort compréhensible de représentation au sein des organes dirigeants. Ils essaient d'obtenir par les armes ce qu'ils n'ont pas obtenu dans les urnes. Il faut ajouter aussi que la découverte récente des fosses communes remplies des hutus massacrés par ces mêmes tutsi qui proclament aujourd’hui vouloir protéger les survivants hutus congolais a mis en lumière la duplicité du discours tutsi, discours auquel plus personne ne croit .
Voilà ce qui explique le désarroi que le tutsi affiche ajourd’hui au Nord-Kivu, au point d’en vouloir aussi aux chefs et représentants de leur Parti le RCD/GOMA !

mercredi 6 décembre 2006

Les fauteurs de troubles à l’Est sont des ennemis du Peuple et du développement.

Dans son discours d’investiture, ce 6 décembre, le Président Joseph Kabila a réaffirmé une évidence, à savoir que, « les fauteurs de troubles, quels qu’ils soient, doivent être considérés à la fois, comme des ennemis du Peuple et du développement ».

En ce qui concerne la sécurité de l’Etat, il a ajouté qu’il souhaitait rassure les Congolaises et Congolais de sa ferme volonté d’éradiquer toute forme d’insécurité et de terrorisme et estimé, à cet égard, que ce qui se passe actuellement à l’Est du pays, avec les bandes armées qui n’ont pas encore compris que ce temps est révolu, serait sa préoccupation principale. Il a affirmé une autre évidence, celle du lien indissociable entre la sécurité et le développement, rappelant qu’ aucun développement n’était possible dans un contexte d’insécurité permanente. Nous souhaitons ajouter que non seulement l’insécurité empêche le développement, mais pire elle engendre le sous-développement.

Le premier ministre du Rwanda, qui était présent à votre investiture, et a donc suivi votre discours, a certainement noté votre promesse de doter l’armée de tous les moyens nécessaires pour lui permettre de sécuriser la population. Tout comme il aura noté que, en matière diplomatique, le Congo allait privilégier les relations de bon voisinage et de cohabitation pacifique entre notre pays et les Etats qui l’entourent.

La sécurisation de l’Est du pays et les relations de bon voisinage ne seront jamais possibles si le Rwanda ne s’engage pas à ne plus soutenir les congolais tutsis qui choisissent la déstabilisation du pays en lieu et place de négociations internes. Elles ne seront pas possibles non plus si le même Rwanda ne crée pas les conditions permettant à ses ressortissants de retourner chez eux.

Si vous ne commencez pas votre mandat par la résolution de cet épineux problème, le peuple du Nord-Kivu cessera de croire en vous.
Agissez donc Monsieur le président, vous en avez la légitimité maintenant.

mardi 5 décembre 2006

Fête à Kinshasa, amertume à Goma

La population du Nord-Kivu continue à payer l’appétit glouton des seigneurs de guerre.

A Kinshasa on prépare la fête, pendant qu’à Goma on digère l’amertume. Gagnant du 2ème tour des élections présidentielles au Congo-Kinshasa, organisé le 29 octobre 2006, Kabila Joseph prête serment ce 6 décembre à Kinshasa. Il a gagné cette élection grâce à la population de l’Est du Congo qui l’a véritablement plébiscité, lui accordant plus de 90% des voix. Elle voyait en lui le pacificateur.

Hélàs, cette population déchante déjà avant même la prestation de serment. En effet, depuis samedi 25 novembre, des affrontements font rage dans la province du Nord Kivu. Selon Médecins Sans Frontières, entre 15.000 et 20.000 personnes ont été, ces derniers jours, déplacées par les combats. Et malgré les négociations secrètes, conduites notamment par Joseph Kabila qui était à Goma ce jeudi 30 novembre, des combats violents se sont poursuivis à Nyanzale, près de Rutshuru. Ce matin du 5 novembre, c’est à Bunagana que d’autres combats sont signalés. La ville de Bunagana, située à la frontière avec l’Uganda et le Rwanda, les deux principaux soutiens des Tutsis qui contestent le pouvoir de Kinshasa est ainsi attaquée une troisième fois.

L’indifférence des médias se comprendrait si ces combats n’opposaient que des forces armées entre elles. Or comme on le sait, c’est toujours la population civile qui paie un très lourd tribut : déplacements massifs, exactions, viols de femmes, assassinats ciblés des leaders d’opinion. Ne pas dénoncer ces violences constituent une complicité de crime contre l’humanité.Les combats actuels sont dirigés, comme les deux précédents (d’abord Kanyabayonga en décembre 2004, ensuite Rutshuru en janvier 2006) par le général déchu Nkundabatware. La déchéance de ce général et la délivrance d’un mandat d’arrêt international à son encontre avait été consécutives à l’attaque qu’il avait mené à Bukavu, en mai-juin 2004, en appui à son frère d’armes tutsi, le colonel Mutebusi.

Il justifie ses combats par la nécessité de protéger ses frères tutsis qui, minoritaires, seraient toujours victimes d’exactions de toute sorte de la part des autres tribus du Kivu ainsi que du pouvoir de Kinshasa. Afin de se donner une plus large assise, il a créé le concept de Rwandophonie englobant les tutsi et les hutu congolais qui devraient, selon lui, mener le même combat. Les hutus congolais qui ne partagent pas cette analyse sont systématiquement traités de Interahamwe ou génocidaire, en référence au génocide du Rwanda. Ainsi, par peur de liquidation physique, quelques militaires hutus congolais qui relevaient de son commandement l’ont suivi dans la rébellion. Ce n’est qu’au fur et à mesure que les plus vaillants d’entre eux se sont afranchi de la peur et ont choisi de rejoindre le camp loyaliste.

Au grand étonnement de la plupart des observateurs, ces militaires hutu congolais qui ont rejoint les forces loyalistes sont progressivement relevé de leur commandement alors qu’ils étaient entrain de repousser les mutins de Nkundabatware dans leurs deniers retranchements. Ces mêmes observateurs relèvent que déjà à Bukavu, le général Mbuza Mabe a été relevé de son commandement après avoir défait Nkundabatware et Mutebusi. Ils notent aussi que lors de l’attaque de Rutshuru, le colonel Kasikila, qui commandait la place, a été relevé de ses fonctions pendant qu’il essayait d’organiser la risposte.

Ces déchéances d’officiers gagnants étonnent plus d’un observateur.

Ces déchéances tendraient à accréditer la thèse selon laquelle Joseph Kabila est loin d’être maître du jeu à l’Est du Congo. Les ficelles continueraient à être toujours tirés par le Rwanda qui, à chaque échéance congolaise importante, organise une attaque du territoire pour pouvoir peser sur les choix faits à kinshasa. L’enjeu actuel est la composition du gouvernement, et la nécessité d’y inclure des tutsi malgré leur défaite aux élections.

Faut-il que la population continue à payer l’appétit glouton des seigneurs de guerre ?

La diaspora des Hutu congolais

lundi 4 décembre 2006

Mbuza Mabe et Colonel Mayanya : Même sort ?

Selon Radiookapi, le colonel Mayanga vient dêtre rappelé à Kinshasa pour consultation. Cette radio rappelle que lors des derniers affrontements à Sake et environs, c’est la brigade de cet officier, basée à Rutshuru qui a été appelée à appuyer la 11e brigade intégrée pour lancer la contre offensive face aux insurgés fidèles au général déchu Laurent Nkunda. D’après nos informations, cet officier s’est comporté au front d’une manière plus que vaillante. Ceci a même été reconnu par le ministre de l’intérieur qui a affirmé que cette brigade a réussi à reprendre aux insurgés les localités de Tongo et de Nyanzele (à Rutshuru), lesquelles localités avaient échappées à l’armée loyale quelques mois auparavant.

On sait que le général Mbuza Mabe, alors commandant de la région militaire de Bukavu, a été muté pour un centre de formation juste après avoir réussi à donner une leçon au rebelle Mutebusi, appuyé déjà à l’époque par Nkunda. Est-ce la même logique qui pousse le Président Kabila à changer « les équipes gagnantes ». Pourtant les combats ne sont pas encore terminés. Sous d’autres cieux, on ne change pas « l’équipe qui gagne ». On n’aurait donc pas dû changer le commandement de cette vaillante brigade.

A moins que le Président Kabila se croit obligé de répondre aux injonctions de son ministre de la défense Tharcisse habarugira

Les hutus du Nord-Kivu continuent à s’interroger

A en croire « L’AVENIR », journal très proche de Joseph Kabila, l’actuel vice-président Ruberwa est prêt à participer au nouveau gouvernement. Selon certaines indiscrétions, il est envisagé de lui confier un poste de vice-premier ministre, chargé de la justice. Ce serait là une façon de le récompenser pour sa « neutralité positive » et reconnaître ses qualités. Par ailleurs, dans une dynamique d’union nationale, il serait impensable de ne pas associer toutes les sensibilités à l’exercice du pouvoir.


Chassé donc par les électeurs, Monsieur Ruberwa reviendrait au pouvoir au nom de la concorde nationale. Je ne connais pas Monsieur Ruberwa et je n’ai aucune raison particulière de penser qu’il ne mérite pas de survivre à la transition. Ce serait injuste de l’écarter, lui, si de toute évidence ce sont les mêmes acteurs de la transition d’hier qui se re-partagent les cartes de l’après-transition.

Cette logique de ménager les sensibilités voudraient donc que demain nous ayons au gouvernement deux autres tutsi en plus de Ruberwa. En effet, le gouvernement actuel compte, en plus du vice-président Ruberwa les deux tutsi ci-après :
- Tharcisse Habarugira: Ministre de la défense
- Moise Nyarugabo: Ministre de l'économie.

Si chaque chaque ethnie de la RDC se définit en « sensibilité », le futur premier ministre devra créer au moins 600 portefeuilles ministériels. Ne parlons pas de poste de PDG et autres généraux. Pour cette seule dernière catégorie, les tutsis comptent 7 généraux dont paradoxalement 2 en rébellion. Vive l’armée de demain composée uniquement d’officiers supérieurs et commandée par plus de 2000 généraux !!!!!

Le hic, ce qu’il faudra, dans cinq ans, expliquer au petit peuple l’utilité des élections. Et dès demain, expliquer aux élus pourquoi on leur a préféré les battus.

Et tant que nous y sommes, pourquoi ne nomme-t-on pas Bemba premier ministre ?

vendredi 1 décembre 2006

Que va faire Kabila au Nord-Kivu ?


Monsieur le Président,
Vous vous honorez, enfin, en rendant visite à la population martyrisée du Nord-Kivu, spécialement à celle de Sake. Cette population, prise en otage depuis plusieurs mois par Nkunda, vous a élu parce que elle a cru en votre message de pacificateur. Cette population, et plus particulièrement les bahutu du Nord-Kivu, attend que vous mettiez tout en oeuvre pour honorer votre promesse le plus rapidement possible, et ce quel qu’en soit le prix. Car en effet, aucun prix ne vaut le sang des innocents.
Si les bahutu du Nord-Kivu se singularisent, c’est parce que ils en ont assez :

Assez d’être confondus avec les ennemis de la paix et de la cohabitation harmonieuse qui essaient de forger une nouvelle ethnie rwandophone ;
Assez de voir ses jeunes désoeuvrés répondre aux sirènes de Nkunda. Même si Nkunda recrute dans toutes les ethnies, il est particulièrement odieux d’imaginer qu’un jeune hutu puisse combattre dans ses rangs ;
Assez de se faire traiter d’Interahamwe par les confusionnistes qui, à la moindre occasion, recourent à la technique de victimisation.
Vous rencontrerez certainement la barzza intercommunautaire qui s’est rendue à Masisi ce jeudi 30 novembre pour tenir langue avec NKUNDA. Sans doute aussi que vous avez des contacts très poussés avec les parrains de Nkunda. Aux uns et autres, il faut faire comprendre que Nkunda ne peut pas prétendre lutter pour la libération du peuple tout en le maintenant en otage. Il faut faire comprendre que Nkunda ne peut pas réclamer une chose et son contraire.

Nkunda, comme tout autre citoyen a le droit de réclamer la protection nationale de tout individu, mais pas une protection uniquement pour les seuls tutsis. Nkunda ne peut pas réclamer une enquête devant établir les responsabilités dans les tueries à l’école des officiers de Kamina, à Kinshasa et Kisangani en 1998, à Bukavu, Bushaku et Gatumba, plus récemment, et éluder en même temps les massacres perpétrés par les siens en 1996, notamment sur les populations hutu de Jomba, Rutshuru, Bunagana, Busanza, etc…

Nkunda ne peut pas réclamer une amnistie qui doit s’appliquer de manière impersonnelle ainsi que l’annulation des mandats d’arrêt internationaux, mais exiger que cette amnistie exclue ceux qui auraient été mêlés à des tueries des tutsi.

Nkunda a parfaitement raison de vous exiger l’éradication de toute présence sur le territoire national des groupes armés étrangers et de condamner quelconque les recrute à son service. Ceux-ci comprennent, je suppose, les éléments de l’armée rwandaise qui le soutiennent, pour ne pas dire le Rwanda officiel. Ils comprennent aussi les dénommés interahamwe et autres FDLR que le RCD et le Rwanda étaient censés chasser du territoire congolais depuis 1998 ! ! !. Le simple citoyen se pose la question de savoir qui instrumentalise ces interahamwe et autres FDLR.

Oui pour une politique de concorde nationale. Oui pour une loi d’amnistie, compréhensible après tant d’années de guerre. Mais non pour la déformation de la vérité. Non pour l’amnistie des actes de barbarie. Non pour la protection continuelle de Nkunda. Le peuple est fatigué.