mercredi 27 décembre 2006

La justification du courrou du gourou Nkunda

Le sieur Nkunda continue à déverser son courrou sur la population de Jomba. En ces jours de Noël, il continue à ignorer le message de paix, et, descendant des collines de Gatete où il se terre, il a encore terrorisé les paisibles citoyens ce mercredi 27 décembre. Dans la mesure où son complice, le chef de groupement de Jomba, le sieur Mwambutsa, l'a rejoint dans son maquis, les combats ne peuvent que se poursuivre. En effet, Nkunda ne peut pas imaginer que ce groupement puisse être dirigé par quelq'un qui ne soit pas tutsi. Il s'agit pourtant d'un groupement habité principalement par les hutu. Il était dirigé par Segihobe, un hutu, que la bande à Nkunda a assassinné en 1996, en même temps que la quasi-totalité des chefs coutumiers bantu. Ces chefs coutumiers furent remplacés par des Tutsi.
Il faudra que Nkunda comprenne un jour que le temps d'imposer des chefs par les armes est révolu. Il faudra qu'il comprenne que le pouvoir acquis par les armes ne dure jamais longtemps. Il a pourtant beaucoup de preuves dans l'histoire de ces 10 dernières années en République démocratique du Congo. Lui et ceux qui combattaient avec lui, appuyés par la coalition rwando-ugando-burundaise, ont conquis le pouvoir sur l'ensemble de la République en 1997 en se cachant derrière Mzee Kabila. Leur manque de vision stratégique et leur esprit hégémonique a dressé le peuple contre eux et on sait les conditions dans lesquelles ils furent chassés de Kinshasa.
Se servant une deuxième fois de quelques compatriotes naïfs, ils se sont remis à reconquérir le pays dès Août 1998, en partant de Goma. Même s'ils n'ont pas réussi l'exploit précédent, ils ont pu néanmoins contrôler la moitié du territoire national durant plus de trois ans. Comme Nkunda et ceux qui le soutiennent ne savent vivre qu'en dirigeant et en dominant tous les autres, ils se sont tout approprié dans les zones qu'ils dirigeaient, ne laissant que des miettes et un pouvoir d'apparât aux non tutsi. La conséquence en fut leur rejet par la population dans les territoires dominés.
Même durant la transition, personne ne peut considérer que les tutsi ait été marginalisés dans le partage des responsabilités et des pouvoirs. Ceci ne leur a néanmoins pas permis de se rendre plus crédibles auprès des populations. D'où l'échec cuisant enregistré lors des dernières élections.
Cherchant à obtenir par les armes ce qu'il n'a pas obtenu par les élections, Nkunda est donc résolu à empêcher l'installation et le fonctionnement des nouvelles institutions. Sauf si par des mécanismes contournant les règles constitutionnelles et démocratiques, la majorité actuelle consent à l'intégrer dans ces nouvelles institutions. C'est ça qu'il cherche à négocier.
Nous répétons une fois de plus à Nkunda ainsi qu'à ceux qui lui permettront de bafouer la constitution et la démocratie que le pouvoir obtenu par les armes ne s'exercent pas longtemps.
Qu'il apprenne d'abord à fraterniser, alors il sera inclus dans le système. L'inclusion sera faite par la base, par la popultion, et non par les armes.

Aucun commentaire: