vendredi 29 décembre 2006

Kabila aurait-il peur de Nkunda?

Selon Radio Okapi qui cite des responsables de la 8e région militaire au Nord-Kivu, des ordres auraient été donnés aux militaires des forces armées loyales de ne plus se battre à Jomba contre les rebelles de Nkunda.
Paradoxalement ce n'est pas la première fois que des ordres similaires sont donnés aux combattants de la légalité. On se souviendra en effet que, récemment à Sake, ordre à été donné au colonel Mayanga de ne plus se battre alors qu'il était entrain de défaire les hommes de Nkunda. Il a même été rappelé à Kinshasa. De la même manière, le général Mbuza Mabe avait dû arrêter les combats après qu'il ai pris le dessus sur les rebelles Mutebusi et dumême Nkunda. A Kanyabayonga les affrontements s'étaient terminés dans des circonstances identiques. C'est à se demander si Kabila a peur de régler le cas Nkunda qui persite dans son refus de la légalité.
Sur le terrain à Jomba, les observateurs ne comprennent pas pourquoi les FADRC ont abandonné leurs positions après avoir infligé des pertes lourdes aux hommes de Nkunda dans le marais de Kamira situé à 3 km de la paroisse. Les forces loyales se sont maintenant retirés du côté de Kabindi à environ 5 km de la paroisse, dont les locaux sont occupés par Nkunda. Ils se sont même retirés de la localité de Bunagana qu'ils avaient pourtantreprises aux rebelles il y a quelques semaines.
La population de Rutsthuru, à 20 km de Jomba, qui ne comprend ni ce retrait ni la non intervention de la Monuc a manifesté son mécotentement ce matin du 29 décembre en organisant une marche massive.
Doit-on comprendre que l'ordre de ne pas se battre viendrait de Kinshasa, donc de Kabila qui chercherait à privilégier une solution de realpolitik. Sacrifier la population de Jomba et du Nord-Kivu en particulier au bénéfice de cette sorte de realpolitik est un véritable crime. Plus grave, il s'agit d'un crime non payant, car il est impossible de négocier avec Nkunda. La seule chose qu'il veut en effet, c'est d'obtenir le pouvoir par les armes en foulant au pied la démocratie naissante.

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